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samedi 19 août 2017

* dans la collection souvenirs I PUT A SPELL ON YOU



I PUT A SPELL ON YOU SCREAMIN'JAY HAWKINS 


titre magique dont il me reste des souvenirs de jeunesse, et un ou je le vois sortir d'un cerceuil pour chanter sa chanson ? .... à la télé certainement !!!



un clip à l'époque ? ... pas possible ou ai-je vue ca ? ...


en fait je pense toujours que c'est Arthur Brown ... qui est plus de mon époque ...
avec un peu la même voix ? et qui a un nom plus simple ...
SCREAMIN'JAY HAWKINS


je tape sur google
chanteur qui chante
i put a spelle on you chanté sur un cerceuil
et merci Google je retrouve !!!


"I put a spell on you" a été repris entre autre par Nina Simone, Natacha Atlas, Audience, Creedence Clearwater Revival (à Woodstock), Them, Sonique, Arthur Brown, The Animals, Joe Cocker, Nick Cave, Bryan Ferry, Marilyn Manson, Eels, Kim Nalley, Pete Townshend avec David Gilmour, Bette Midler, Dee Dee et Diamanda galàs.

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copie d'un excellent article de libération  sur ce chanteur

Par Serge LOUPIEN
— 14 février 2000 à 22:13

Comme Fred McNeil (pour Everybody's Talking) ou Percy Sledge (pour

When A Man Loves A Woman), Screamin'Jay Hawkins restera aux yeux du grand public ce que les Américains appellent: «A one guy song». L'homme d'une seule chanson. En l'occurrence I Put A Spell On You, gravée en 1956, pour le compte du label Okeh, à la tête d'une poignée de musiciens (The Leroy Kirkland Orchestra) passablement imbibés.

Réduire la carrière du baryton de Cleveland, Ohio, à cette unique composition, même reprise par quantité d'admirateurs (mention spéciale à Nina Simone, au Alan Price Set, à Creedence Clearwater Revival), est à la fois flatteur et injuste. Flatteur, parce que, eu égard au retentissement planétaire de I Put A Spell On You («je te jette un sort»), cela équivaut, pour son créateur, à une presque canonisation. Injuste, parce l'oeuvre de Screamin'Jay Hawkins est considérable, alors que sa vie captivante, comme celle de tout blueseux qui se respecte, aurait pu faire l'objet d'un feuilleton de Michel Zevaco revu par Chester Himes.

Boxeur amateur. Orphelin élevé par une famille amérindienne (Blackfoot), pianiste autodidacte à six ans, boxeur amateur à quatorze, GI à seize (capturé dans le Pacifique, il sera torturé par les Japonais), champion d'Alaska catégorie poids moyens à vingt, Jalacy Hawkins, las de recevoir des gnons, s'est résolu, à partir de 1950, à taper sur les seuls claviers, au service de quelques colosses du saxophone jazzy tels Gene Ammons, Arnett Cobb, James Moody ou Illinois Jacquet.

Devenu bientôt Screamin'Jay («une nuit dans un boui-boui de Virginie, il y avait cette femme obèse, un vrai pachyderme, qui n'arrêtait pas de se trémousser en criant: «Scream baby, scream!»), il ne tarde pas à rejoindre les Rocking Highlanders du guitariste Tiny Grimes: «Pour trente dollars par semaine, je lui servais de majordome et de garde du corps. Et accessoirement de pianiste et de chanteur. Vêtu d'un kilt, avec deux boîtes de lait en guise de tétons, je reprenais Mama He Treats Your Daughter Mean, en essayant d'esquiver les canettes qui volaient. Un soir Ruth Brown est venue m'écouter. Après le show elle a déclaré à mon sujet: «Voilà bien la seule garce qui chante ma chanson mieux que moi».

Borborygmes. Doté, on l'aura compris, d'une personnalité excentrique, Screamin'Jay Hawkins ne pouvait guère continuer à jouer les utilités dans les rangs d'une formation musicalement timorée à son goût. Pris en charge par le bluesman Wynonie Harris, qui l'emmène avec lui à New York City, il y enregistre, dans un état d'ébriété avancé, sa première version de I Put A Spell On You. En dépit d'un boycott radiophonique général (Hawkins se voyant reprocher l'abus de borborygmes «suggestifs» et «cannibales»), la chanson se vend à plus d'un million d'exemplaires et devient un classique de la rock music.

Deux mois plus tard, Screamin'Jay Hawkins, fort de son succès météorique, est à l'affiche de la Christmas Rock'n'roll Revue (The Moonglows, Shirley and Lee, The Cadillac"), animée, au Brooklyn Paramount Theater, par le dee-jay Alan Freed. Devant une audience abasourdie, Hawkins entame son show en jaillissant d'un cercueil entouré de flammes, drapé d'une cape de satin noir, tenant à la main un bâton surmonté d'une tête de mort aux yeux fluorescents.

Progressivement enrichie de clochettes, colifichets en osselets, serpents vivants, fumigènes et autres gris-gris vaudou, cette formule scénique restera celle de Screamin'Jay et influencera un grand nombre d'imitateurs plus ou moins déférents comme les Britanniques Screamin'Lord Sutch et Arthur Brown, les théoriciens funkoïdes Bootsy Collins et George Clinton, les free-jazzmen repentis de Dizzaz et les intégristes du Sun Ra Arkestra. Sans compter une kyrielle de hard-rockeux grandiloquents, à commencer par Kiss et, bien sûr, Alice Cooper.

Joyeux attirail. Un peu mis à l'index par le Flower Power, Screamin'Jay Hawkins (qui n'a pourtant cessé d'enregistrer d'excellentes plages comme Alligator Wine, Just Don't Care ou The Whammy) passe les sixties à courir les multiples festivals de rock'n roll revival (en Grande-Bretagne notamment), toujours flanqué de son joyeux attirail. Fidèle à son personnage, mi-Dracula, mi-loup -garou, il ne peut s'empêcher de saluer la fin de la décennie «Love and Peace» à sa manière en signant un perturbant Constipation Blues, prétexte, des années plus tard, à un duo télévisé proto South Park avec Serge Gainsbourg. «Cette chanson est une histoire vécue», expliquera-t-il à l'occasion «Jamais je n'avais été aussi constipé de ma vie. C'était épouvantable. J'en avais les larmes aux yeux. Alors comme il y avait ce rouleau de papier hygiénique dans les toilettes, j'ai pris un crayon et commencé à écrire dessus. Exactement ce que je ressentais. Chaque mouvement, chaque son, chaque douleur"»

Tournant intensivement dans les années 70 (il possédera même un temps son propre night-club à Hawaï), puis tombé un brin en désuétude, Screamin'Jay Hawkins effectue, en 1989, un come-back spectaculaire en réceptionniste pince-sans-rire du Mystery Train de Jim Jarmusch. «Screamin'Jay est un type incroyable» confie alors le cinéaste, il trimballe toujours un petit sac rempli de talismans avec lesquels il prédit l'avenir. Quand je l'ai rencontré, il vivait dans une caravane sans téléphone dans le New Jersey. Désormais, il habite une vraie maison à L.A.» Pas pour longtemps. En 1993, Hawkins abandonnait le soleil californien au profit de la grisaille de" Levallois-Perret, par «besoin d'humanité». Car le Mau Mau du rock aimait la France, et celle-ci le lui rendait bien.








Grand-guignol. Ainsi en mai 1998, l'Olympia était-il comble pour accueillir l'une de ses pittoresques prestations grand-guignolesques. La dernière. Victime d'une occlusion intestinale, à 70 ans, Screamin'Jay Hawkins est mort, ultime facétie, par où il a chanté.

Serge LOUPIEN


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